Déterminer la situation financière d’une personne : surendettement ou non ?

5 août 2025

Un dossier déposé devant la commission de surendettement ne garantit pas automatiquement son acceptation. La recevabilité dépend d’une étude approfondie de la situation, fondée sur des critères stricts mais parfois interprétés différemment d’un département à l’autre.

La frontière entre difficultés financières passagères et surendettement avéré repose sur un équilibre instable. Certaines dettes, comme le paiement d’amendes ou de pensions alimentaires, ne sont pas toujours prises en compte dans l’examen du dossier. Les conséquences d’une telle procédure s’étendent bien au-delà du simple rééchelonnement des dettes.

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Surendettement : comment reconnaître une situation à risque ?

Évaluer la situation financière d’un particulier ne se limite pas à dresser la liste de ses dettes. En France, l’état de surendettement se lit dans une accumulation de signaux précis, qui témoignent d’une réelle fragilité. Lorsque régler le loyer, l’électricité ou même remplir son frigo devient chaque mois un défi, ou que le recours au crédit devient la norme pour les dépenses ordinaires, le diagnostic ne tarde plus. Le surendettement se définit par cette incapacité persistante à faire face à l’ensemble de ses dettes non professionnelles, qu’elles soient déjà exigibles ou à venir.

La commission de surendettement, adossée à la Banque de France, passe au crible chaque dossier en tenant compte de critères bien établis : la nature et le montant des dettes, la stabilité des revenus, la composition familiale, l’historique bancaire. L’origine des dettes, crédit à la consommation, découvert bancaire répété, loyers impayés, pèse dans la balance. Si, chaque mois, il faut choisir entre manger et payer une échéance, la réalité du surendettement ne fait plus débat.

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Voici les situations concrètes qui doivent alerter et pousser à agir dès les premiers signes :

  • Multiplication des crédits à la consommation
  • Retards répétés dans le paiement des charges courantes
  • Tensions avec les créanciers (relances, mises en demeure)
  • Difficulté à obtenir un nouvel emprunt ou inscription au FICP

Engager une procédure de surendettement ne signifie pas avoir échoué, mais chercher à sortir d’un engrenage qui ne laisse plus de marge. La recevabilité du dossier dépendra notamment de la bonne foi du demandeur et de l’exclusion des dettes professionnelles du calcul. Chaque cas reste unique, marqué par le vécu et les contraintes propres à chacun. Le contexte social et économique du foyer oriente aussi la décision de la commission.

La procédure de surendettement en France, étape par étape

Avant de se lancer dans la procédure de surendettement, il faut rassembler toutes les preuves de revenus, les justificatifs de charges et la liste exhaustive des dettes. Le dossier de surendettement se remet à la Banque de France ou sur la plateforme officielle. Cette première étape enclenchée, la commission de surendettement étudie la demande et décide si elle est recevable. Seules les dettes personnelles, et non professionnelles, sont prises en considération.

Si le dossier est accepté, la commission propose un plan de redressement. Ce plan conventionnel de redressement sert de base à la négociation avec les créanciers pour réorganiser les remboursements. Si aucun compromis n’est trouvé, la commission peut imposer des mesures : allongement des délais, réduction de la dette, ou suspension temporaire des paiements. Dans les situations les plus critiques, la procédure de rétablissement personnel peut être engagée, menant parfois à la liquidation judiciaire personnelle et à l’effacement total des dettes.

Les grandes étapes

Le parcours s’articule autour de plusieurs jalons incontournables :

  • Dépôt du dossier à la banque de France
  • Examen de la recevabilité par la commission de surendettement
  • Négociation d’un plan conventionnel ou mise en place de mesures imposées
  • Recours possible devant le juge du contentieux de la protection en cas de contestation

La commission de surendettement particuliers, encadrée par la Banque de France, garantit un traitement neutre et respectueux du droit. À chaque étape, l’analyse s’adapte à la réalité du foyer, sans jamais perdre de vue la nécessité de préserver la dignité de ceux qui font cette démarche.

Quels impacts sur la vie quotidienne et financière du demandeur ?

Dès la validation du dossier par la commission de surendettement, le quotidien du demandeur bascule. Les relations avec les créanciers changent de registre : elles deviennent formalisées et la marge de manœuvre se réduit nettement. L’inscription au FICP par la Banque de France est immédiate : ce fichier national recense les incidents de remboursement et ferme l’accès aux nouveaux crédits ainsi qu’à certains moyens de paiement.

Le plan conventionnel de redressement impose un cadre rigoureux. Les dépenses incompressibles, comme le logement ou l’énergie, sont préservées, mais chaque dépense doit être anticipée et justifiée. Gérer ses comptes devient un exercice de précision : rien ne peut plus s’improviser.

Les conséquences ne s’arrêtent pas au seul demandeur : la famille ressent aussi cette pression, les habitudes changent, les projets attendent. L’inscription au FICP peut durer plusieurs années, selon le plan adopté. Toute démarche bancaire exige alors une prudence particulière. En cas de désaccord avec un créancier ou d’incompréhension face à une mesure, l’intervention du juge du contentieux de la protection peut s’avérer nécessaire. Vivre avec un plan de surendettement, c’est aussi composer avec une tension psychologique constante, que la loi tente d’encadrer sans toujours l’atténuer.

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Solutions, aides et accompagnement pour sortir du surendettement

Se retrouver en situation de surendettement n’oblige jamais à affronter les difficultés seul. Partout en France, de nombreux dispositifs d’accompagnement existent, portés par des organismes publics et des associations. Les points conseil budget (PCB), labellisés par l’État, accueillent gratuitement et en toute confidentialité toute personne en difficulté. Ils analysent la situation financière de manière approfondie, proposent des solutions adaptées et, si besoin, orientent vers la commission de surendettement.

Voici quelques relais et aides concrètes, accessibles localement :

  • Le CCAS (centre communal d’action sociale), interlocuteur de proximité, réalise un diagnostic précis et propose les aides sociales nécessaires.
  • Les allocations logement (APL), versées par la CAF ou la MSA, peuvent permettre de rééquilibrer temporairement un budget fragilisé.

L’effacement partiel des dettes ou le rééchelonnement des créances figurent parmi les solutions mises en place par la commission, dans le cadre du plan conventionnel de redressement. Parfois, la suspension temporaire des paiements laisse le temps de retrouver un point d’équilibre. Des associations reconnues, comme Crésus ou l’UNAF, accompagnent les personnes surendettées à chaque étape : montage du dossier, suivi du plan, conseils personnalisés.

Sortir du surendettement : un parcours structuré

La réussite d’un plan conventionnel demande méthode et transparence. Toutes les ressources, chaque dépense, chaque dette doivent être détaillées et justifiées. Le suivi avec un conseiller budget s’avère souvent déterminant. Cet accompagnement structure la reconstruction financière, et redonne à chacun la possibilité de reprendre la main sur son avenir.

Un plan de surendettement, c’est parfois la promesse d’un horizon dégagé après la tempête, la perspective de rebâtir, étape après étape, une vie financière plus stable. Le chemin est balisé, mais la sortie du tunnel n’a jamais été aussi concrète que pour ceux qui décident d’avancer, épaulés et informés.

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